Ma première rencontre avec les Baye Fall à été plutôt surprenante. C'était dans une église Catholique du 18ème arrondissement de Paris, alors que les Baye Fall sont de culte Musulman. Cela révélait déjà, une valeur caractéristique de cette communauté : l'ouverture d'esprit.
Le Bayefallisme est un mouvement dérivé du Mouridisme, une importante confrérie musulmane née au Sénégal. La ville sainte de Touba est fondée à la fin du 19ème siècle par le théologien et poète Sénégalais Cheikh Amadou Bamba, l’une des plus grande figure de l’ Islam en Afrique.
L'Islam pratiqué par les Mourides s'est enrichi de traditions propres au peuple Wolof, comme la sanctification du travail, la non-violence, et la solidarité. Être Baye Fall, c'est faire partie d’une vie communautaire tournée vers le spiritualisme et l’entraide, mais c’est aussi une philosophie de vie et une certaine liberté. Par exemple, ils ne respectent pas toutes les pratiques cultuelles, comme les cinq prières par jour et le jeûne du Ramadan.
J’ai été chaleureusement accueillie dans différentes cérémonies : des Magal, des Thiants, des Ndogou, qui sont des rassemblements religieux et festifs. J’ai immédiatement ressenti cette solidarité incroyable, qui est la base de cette communauté et qui la définit, ainsi que l’ouverture, le partage et la bienveillance. Cette série se concentre sur la communauté Mouride et Baye Fall d'Île de France dans le rapport entre tradition et modernité.